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fiche de synthèse : 4ème ligne, 3ème colonne
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 L'idée :       (même texte de la première case de cette ligne)
 
Les 4 étapes de l'évolution du phénomène physique qui mène des rouleaux tourbillonnants continus à leur réapparition statistique dans un tourbillonnement devenu chaotique (l'expérience de Couette-Taylor) :
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1
2
3
Les petits tourbillons spiralant en sens inverses à l'intérieur d'un grand tourbillonnement forment désormais un système fermé qui va, par la suite, se déformer sur lui-même (stade des rouleaux de Taylor)
Du fait de ses différences de vitesse interne, chaque tourbillon se déforme et se met à onduler. Toutefois, chacun demeure continu et n'échange pas de parcelles fluides avec ses voisins (stade des rouleaux ondulés)
À plus grande vitesse, les rouleaux se brisent et s'interpénètrent, mais leurs agencements restent réguliers puisqu'ils se reforment de façon périodique ou quasi-périodique (stade des rouleaux modulés)
Finalement, à vitesse encore plus grande, les rouleaux perdent toute continuité, les parcelles fluides circulant en désordre apparent de l'un à l'autre, mais, simultanément à ce désordre dans le détail du tourbillonnement, la forme des rouleaux horizontaux initiaux réapparaît statistiquement (stade chaotique)
 
Le phénomène physique caractéristique de la 3ème étape de cette évolution :
À cette nouvelle étape, dite « des rouleaux modulés » car une seconde fréquence est apparue, le flux parvient toujours à garder une régularité dans son évolution, à « retomber quasi-périodiquement sur ses pieds », mais le prix de cette régularité est maintenant le bris d’une partie des rouleaux qui doivent disparaître par alternance ou bien se couper pour croiser les rouleaux qui sont sur leur chemin.
 
expérience de Couette-Taylor : le stade des "rouleaux modulés" - photo Gollub et Swinney, extraite de "La théorie du chaos" de Gleick chez Champs/Flammarion -
à ce stade, certains rouleaux sont brisés par leur croisement avec d'autres rouleaux (croquis de gauche) ou n'apparaissent que par intermittence (croquis de droite)
 
Le nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :   fait / défait
Pourquoi ? : La cohérence et la régularité du tourbillonnement restent faites, mais sa continuité est défaite, brisée. En d’autres mots : c’est parce que le flot est cassé que sa régularité demeure solide.
 
 
 
Dans certaines situations, le fonctionnement de la société humaine présente des analogies avec celui de ce phénomène physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique entre chaque individu et le reste de sa société : dans une telle situation où rien ne tient durablement et où tout est en perpétuelle reconstruction, toute personnalité et lien social sont susceptibles de se défaire par le fait même qu'ils se construisent.
 
Comment ce paradoxe  "fait / défait" se manifeste dans les arts visuels et dans l'architecture :
Exemple d'expression analytique (ses 2 aspects incompatibles sont séparés dans notre perception) :
Souvent cet effet est provoqué par la juxtaposition de deux formes, dont l'une est "bien faite", tandis que l'autre semble complètement de guingois et en train de s'effondrer.
ainsi en va-t'il de la chaufferie de l'usine Fonder Werk 3 conçue par Coop Himmelblau :
son corps principal est un parallélépipède blanc impeccable, tandis que devant lui des cheminées semblent en train de s'écrouler
 
Exemple d'expression synthétique (ses 2 aspects incompatibles sont inséparables dans notre perception) :
Cet effet peut être produit par le contraste entre l'aspect impeccablement manufacturé voir même "high-tech" des matériaux utilisés dans une architecture, et le fait que cette savante technologie "bien faite" sert à construire un bâtiment d'apparence complètement disloquée.
 
Dans le cas du Centre de Méditation que Miralles a construit à Toyama, s'opposent l'impression que la construction nous met en péril en nous plaçant intentionnellement au bord d'un vide vertigineux (croquis de gauche), et l'abri enveloppant qu'elle nous suggère simultanément pour nous protéger de ce grand vide (croquis de droite). C'est la notion même d'abri par le bâtiment qui est ici faite / défaite.
 

L'exemple caractéristique d'architecture à garder à l'esprit pour se souvenir du paradoxe fait / défait :
Coop Himmelblau les "cheminées qui dansent" de l'usine Fonder Werk 3 à Kärnten
 

Comment ce paradoxe fait / défait se manifeste dans la musique :
Exemple d'effet analytique (qui s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps passe) :
À la suite d'une période où plusieurs voix font chacune séparément quelque chose de bien audible, elles se rejoignent et "s'écrasent" mutuellement, ou se neutralisent mutuellement.

Exemple d'effet synthétique (qui s'entend à chaque instant) :
Plusieurs voix font en permanence des choses contraires l'une à l'autre :
par exemple l'une reste sur une note fixe pendant que l'autre s'agite intensément
 ou l'une fait une voix de bourdon très étalée pendant que l'autre fait un libre mouvement bien clair
 

Pour davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui défait lorsqu'il fait :
- dans les phénomènes physiques et dans l'évolution de la société occidentale
- en architecture (quatrième style de l'art contemporain - 2ème moitié du XXème siècle) :
        Coop Himmelblau - l'usine Fonder Werk 3 à Kärnten
        Miralles - le Centre de méditation Unazuki à Toyama
- en musique :
        dans le style de Notre-Dame (fin du XIIème siècle)
 
Pour des exemples d'architectures où ce paradoxe se combine avec d'autres :
avec 3 autres paradoxes associés à égalité, relativement mélangés sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans l'art gothique rayonnant (fin et milieu du 13ème siècle), il est le 4ème paradoxe analysé

dernière mise à jour de cette fiche : 8 octobre 2007
 

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