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liste des effets propres à ce paradoxe  liste
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14 - regroupement réussi / raté
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effet synthétique
s10
croquis Matisse   nous sommes tentés de lier ensemble visuellement des formes parce qu'elles nous apparaissent toutes similaires. Mais, simultanément, nous percevons qu'elles ont des différences et ces différences nous empêchent de considérer qu'elles font véritablement "un ensemble" de formes identiques

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 10 10 lié / indépendant : malgré leur écartement physique, nous regroupons visuellement des formes du fait de leurs ressemblances, mais des différences d'aspect demeurent entre elles qui font rater leur regroupement en un même ensemble de formes identiques
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe 11 même / différent : les formes sont les mêmes par certains aspects mais aussi différentes entre elles par d'autres aspects
3 - il s'organise au moyen du paradoxe 12 intérieur / extérieur : un regroupement visuel de formes semblables comprend à son intérieur des formes qui restent malgré tout autonomes entre elles du fait de leurs différences d'aspect
4 - il est noué par le paradoxe clef 13 un / multiple : faut-il lire un seul groupe de formes semblables, ou bien faut-il lire de multiples formes sensiblement différentes entre elles ?

Justification du caractère synthétique de type lecture : pour rassembler visuellement les formes, il faut lutter contre leurs différences d'aspect, de telle sorte que nous ne pouvons pas considérer la possibilité de les regrouper dans un même ensemble de formes semblables sans considérer les différences entre elles qui font rater l'unité de ce regroupement

l'exemple de référence

voir l'image aller à l'analyse  étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - La Gerbe : le regroupement est réussi, en une gerbe unique, de multiples feuillages similaires. Mais ces feuillages restent différents entre eux par le détail de leurs formes, par leurs tailles et par leurs couleurs, de telle sorte qu'ils ne se fondent pas en une gerbe vraiment unifiée
Matisse : La Gerbecroquis Matisse


utilisation aux époques préhistoriques

étape B0-11 - le cheval de Vogelherd : d'une façon très inattendue d'un point de vue réaliste, les formes se regroupent en familles de formes semblables : la tête avec sa partie plus étranglée qui forme le museau, rappelle l'attache de la patte avant qui se transforme en moignon après un étranglement similaire - la patte arrière est très semblable à la patte avant, alors que dans la réalité leur différence est davantage accusée - le moignon de la patte arrière évoque le moignon de la queue toute proche - le bossage de la crinière qui termine au dessus des oreilles l'arrondi du cou, fait un écho symétrique au bossage de la queue qui termine l'arrondi du dos et de la fesse. Toutes ces formes qui se ressemblent ou qui deux par deux se font échos, cependant restent nettement différentes les unes des autres, ce qui fait échouer le regroupement que nous étions en train d'esquisser
Vogelherd

étape B0-11 - félin abstrait de Vogelherd : toute la surface est occupée par un ensemble de rayures qui se regroupent tout naturellement dans une même famille de formes : celle des rayures. Pourtant, si l'on considère le type de ces rayures, on s'aperçoit qu'elles ne peuvent pas être regroupées dans la même catégorie, puisque certaines sont droites alors que d'autres sont courbes, que certaines sont longues alors que d'autres sont courtes, et que certaines sont alignées dans le prolongement l'une de l'autre tandis que d'autres sont côte à côte
Vogelherd

étape B0-20 - bison recroquevillé à Altamira : les deux pattes sont immédiatement associées dans notre perception, du fait de leur similitude de forme, et du fait du mouvement similaire de recroquevillement qu'elles font ensemble. Mais ce regroupement visuel des deux pattes n'est pas complet, car elles dessinent des zig-zags légèrement différents : la patte avant accomplit le sien au moyen de deux articulations pour trois trajets alternés, tandis que la patte arrière se contente d'une seule articulation qui la divise en deux trajets
Altamira

étape B0-20 - un bison de Niaux : la représentation du bison regroupe des tracés aux textures très différentes. Ces textures, qui ne se laissent pas fondre en unité homogène du fait de leurs différences, se regroupent toutes cependant dans "l'effet poilu" qui permet que, fondamentalement, le bison soit représenté par l'apparence de sa fourrure
Niaux

aussi à Niaux : les quatre pattes, le sexe et la queue, se regroupent dans notre perception par la similitude de leurs formes verticales dirigées vers le bas, et ce regroupement se fait spécialement remarquer du fait que leur mouvement vertical tranche avec le grand ovale fermé du corps du bison. Mais ces formes verticales ainsi regroupées gardent par ailleurs leur autonomie : les pattes sont toutes différentes les unes de autres, mais surtout la queue et le sexe refusent de se laisser regrouper avec les pattes du fait de leur formes trop différentes
Niaux

étape B0-20 - le faon aux oiseaux du Mas d'Azil : la forme du faon, aussi bien sa forme d'ensemble que la forme de ses différentes parties, est faite de la répétition d'une forme triangulaire allongée. Parce qu'ils se ressemblent, tous ces triangles se regroupent visuellement, mais ils n'en gardent pas moins des différences (de taille, d'orientation, de forme) qui nous empêchent de les considérer véritablement rassemblés dans un ensemble de formes identiques. Ce regroupement est d'autant plus raté d'ailleurs qu'une partie de ces formes d'allure triangulaire ont leur pointe tonquée, et que les trapèzes ainsi obtenus se différencient clairement des autres formes, qui sont elles, purement triangulaires
Mas d'Azil


utilisation aux époques anciennes

étape C0-23 en Occident - un chapiteau de type corinthien  : nous sommes tentés de regrouper ensemble toutes les feuilles dans un effet de feuillage homogène. Mais chaque rangée de feuille garde des différences (celles du bas sont jumelées par deux à la base, celles de la rangée du dessus sont bien isolées l'une de l'autre, et celles du haut sont des feuilles plus petites et moins dentelées), de telle sorte que ce rassemblement homogène est raté
chapiteau corinthien


utilisation aux époques plus récentes

étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - portrait de Baudelaire : tous les traits se regroupent dans une même sorte de traits, puisqu'il s'agit toujours de traits noirs, fins et continus. Mais des différences se marquent cependant entre eux, qui empêchent de les considérer comme tous les mêmes : certains sont longs et d'autres sont nettement plus brefs, certains ondulent dans tous les sens et d'autres ne se courbent que d'un seul côté, certains se creusent profondément et d'autres ne s'arquent que très faiblement, certains se creusent d'un côté et d'autres se creusent de l'autre côté, certains se referment presque en boucle, et d'autres ont l'une de leurs extrémités libre, quand ce ne sont pas les deux
MatisseblancBaudelaire


utilisation à l'époque contemporaine

étape D0-33 - Arman (né en 1928) - Vénus des Arts : répétition côte à côte de "tranches de Vénus", qui sont à la fois très semblables entre elles pour que l'on repère cet effet de répétition, et suffisamment différentes entre elles pour que l'on repère bien ce qui les différencie.
aussi - Arman - la Fontaine Toto : le regroupement de tous les lavabos dans un tas de lavabos est bien réussi. Mais il échoue à être un tas de lavabos identiques, tellement les lavabos sont à l'évidence différents par la forme, la taille, la couleur, l'inclinaison, l'orientation, et la position dans le tas.
aussi - Arman - Poires allumeuses : le regroupement de toutes les poires dans un tas de poires semblables, échoue à être un regroupement de poires identiques, tellement elles se distinguent les unes des autres par leur forme, leur couleur, leur état, leur orientation, etc.
Arman< Vénus - Fontaine > Poires >

dernière mise à jour de cette fiche : 27 août 2006

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