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liste des effets propres à ce paradoxe  liste
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14 - regroupement réussi / raté
6
effet synthétique
s5
croquis Margourg       a - des formes sont rassemblées dans une suite continue, mais on peut aussi les lire, en sens croisé, comme appartenant à des volumes ou des ensembles distincts les uns des autres

Matisse : La desserte rose b -  des formes sont rassemblées en une continuité visuelle mais, compte tenu des réalités qu'elles représentent, on peut aussi les lire décomposées en entités séparées les unes des autres

1 - cet effet s'appuie sur le paradoxe n° 5 5 ça se suit / sans se suivre : plusieurs formes sont regroupées de façon égalitaire dans une même frise qui se lit continue, mais ce regroupement est raté si l'on considère qu'elles appartiennent aussi à des volumes ou des ensembles distincts (cas a) ou a des réalités distinctes (cas b)
2 - l'appui fonctionne à l'aide du paradoxe 6 homogène / hétérogène : les formes sont rassemblées dans une suite homogène continue, mais leur participation à des volumes ou des ensembles distincts génère des hétérogénéités entre elles qui les séparent les unes des autres
3 - il s'organise au moyen du paradoxe 7 rassembler / séparer : les formes sont rassemblées dans une suite continue et elles sont séparées par leur appartenance à des volumes ou des ensembles distincts, ou à des réalités distinctes
4 - il est noué par le paradoxe clef 8 synchronisé / incommensurable : il n'y a pas de rapport entre la lecture de la suite continue qui rassemble les formes et la lecture en sens croisé des volumes ou des ensembles distincts auxquels elles appartiennent (cas a), ou bien encore la lecture des réalités hétérogènes qu'elles représentent (cas b)

Justification du caractère synthétique de type lecture : pour lire le regroupement des formes dans une suite continue, il faut lutter contre les hétérogénéités entre elles qu'implique leur appartenance à des volumes ou des ensembles distincts (cas a) ou qu'impliquent leurs réalités distinctes (cas b), de telle sorte que nous ne pouvons pas considérer la réussite de ce regroupement continu sans considérer son échec dans la direction croisée

les exemples de référence

expression a : séparation pour raison d'appartenance visuelle à un ensemble croisé concurrent :
voir l'image aller à l'analyse  étape gothique rayonnant C0-34 en Occident - un chapiteau de St Elisabeth à Marbourg : la tranche horizontale que forme le chapiteau à feuilles réussit à fusionner, à regrouper dans une même frise continue uniforme, le gros cylindre du pilier central et les cylindres plus petits des colonnes externes. Mais cette lecture horizontale n'est pas assez forte pour faire oublier que l'on peut aussi lire chaque portion de chapiteau dans la continuité verticale du fût cylindrique qu'elle surmonte. Dans cette lecture, l'unité de la couronne du chapiteau se défait : les feuilles ne se lisent plus regroupées selon une frise horizontale continue, elles se lisent séparées en paquets distincts, chacun surmontant une colonne distincte, et chacun appartenant à un volume distinct, séparé donc des volumes auxquels appartiennent les autres morceaux de la frise
croquis Margourg

expression b :  séparation pour raison d'incompatibilité logique :
voir l'image aller à l'analyse  étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) -  La Desserte rose : les volutes des formes du personnage s'intègrent aux volutes bleutées, et les objets, les fruits et les fleurs sur la table, s'intègrent aux motifs bleutés de fleurs en vase. Tous ces "corps étrangers" contribuent à la régularité de la trame des motifs, "bouchent les trous" pour que cette trame reste bien continue, mais en même temps ils gardent leur autonomie : la femme est située entre la nappe et le mur et non noyée dans le mur, les vases et les fruits sont situés sur la table et non intégrés dans la nappe.
Matisse : La Desserte roseMatisse : La desserte rose


utilisation aux époques préhistoriques


utilisation aux époques anciennes

étape gothique rayonnant C0-34 en Occident - la rose Nord de N.D. de Paris : [expression a] la couronne de trilobe regroupe en continu tous les trilobes, mais ce regroupement se défait si on lit la forme des pétales, car ils enlèvent un tribobe sur deux à cette couronne
Notre Dame de Paris


utilisation aux époques plus récentes

étape D0-23 - Matisse (1869 - 1954) - La Gerbe : [expression a] les feuillages sont assemblés de façon rayonnante, de telle sorte que leur gerbe semble éclater vers toutes les directions à partir d'un centre situé en partie basse, quelque part entre les deux feuillages verts les plus centraux. Mais ce regroupement par alignements rayonnants est nié si l'on regroupe les divers feuillages par affinités de couleur. Cette fois, ce sont des continuités bleues, noires, rouges/oranges, vertes, qui se dessinent, chacune ondulant selon des directions propres qui ne respectent pas la logique de l'organisation rayonnante
Matisse

aussi - Matisse - Nature-morte aux aubergines : [expression b] le même rythme de volutes se poursuit en continuité sur la nappe et sur le paravent, mais les couleurs, rousse de la nappe et verte du paravent, sont suffisamment bien tranchées l'une de l'autre pour que l'on ne confonde jamais les deux réalités
Matisse : Nature-morte aux aubergines


utilisation à l'époque contemporaine

étape D0-33 - Arman (1928 - 2005) - Vénus des Arts : [expression a] chacun des quatre étages de la statue regroupe ses morceaux de façon spécifique, et cela nous entraîne à lire ces étages de façon autonome. Mais à ce rassemblement par étages horizontaux, s'oppose la lecture des tranches verticales qui elles aussi se font bien lire, et qui forcent cette fois à lire les diverses parties de la forme dans un autre regroupement : chaque morceau de la tête se lit en continuité avec la tranche du torse qui lui correspond, avec le morceau de ceinture qui suit cette tranche, et avec le bout de socle situé en dessous
ArmanArman

dernière mise à jour de cette fiche : 1er octobre 2006

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