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les 6 étapes du paléolithique

le tableau général

étape B0-14

la grotte COSQUER

bouquetin gravé









AVERTISSEMENT IMPORTANT (du 5 avril 2021)

Une analyse plus approfondie de l'évolution des étapes m'a amené à décaler la grotte Cosquer vers l'étape précédent celle utililsée pour la présente analyse (l'étape B0-13 remplaçant l'étape B0-14).
La plupart des effets plastiques envisagés dans cette analyse sont donc irrelevants, sauf ceux qui concernent le paradoxe rassemblé/séparé. Pour le moment, je laisse toutefois en ligne cette analyse qui est maintenant obsolète, ne serait-ce que pour témoigner des ambiguïtés, et donc des erreurs possibles, qui sont inévitables lorsque l'on analyse des effets plastiques. Comme ils ne sont pas univoques, la même forme peut servir de support à des effets différents, mais pas à tous les effets, toutefois, ce qui limite le risque d'erreur. L'autre moyen de limiter les erreurs est d'envisager de nombreuses oeuvres de la même source, mais d'aspects très différents, ce qu'il est facile d'envisager pour la production d'un artiste récent, mais ne peut être obtenu pour les périodes préhistoriques.


note concernant les liens : la numérotation de chaque expression contient un lien, tel que " a2 ", qui permet d'accéder à une explication générale de cet effet, ainsi qu'à d'autres exemples de son emploi.
Ces exemples contiennent à leur tour un lien qui permet d'accéder directement aux analyses dont ils sont tirés. Ce lien permet notamment de revenir au présent texte à l'endroit précis où vous l'avez quitté, mais vous pouvez aussi utiliser pour cela la fonction "page arrière" de votre navigateur.
 

Repères chronologiques :
Environ 17 000 à 16 500 avant J.C. selon datation "brute". La calibration par la technique U-Th (Uranium-Thorium) donne pour cette période une date de l'ordre de - 20 000.

L'image de référence : le bouqetin "Bq2" à la grotte COSQUER  [s'ouvre dans une fenêtre réservée aux images]
Source de l'image : La Grotte Cosquer - peintures et gravures de la caverne engloutie (Jean Clottes et Jean Courtin) aux Editions du seuil (1994) : relevé en image 125 des images 88 et 126
On en donne ci-dessous le relevé :

Sur cette image, au dessus du bouquetin (repéré Bq2) se trouve un phoque (repéré Ph7) qui peut être analysé de la même façon.

On donne aussi l'exemple d'une représentation de cheval, repéré "Chv11" [s'ouvre dans une fenêtre réservée aux images].
 

1er paradoxe de transformation : ouvert / fermé

1 -  Expression analytique de type a2 - 1 :

Certains traits butent les uns contre les autres : leur parcours est bloqué, fermé en extrémité. C'est le cas du trait qui marque le ventre, qui bute contre celui qui démarre la cuisse arrière, et c'est le cas des traits qui dessinent les deux pattes avant, celles-ci butant d'ailleurs l'une contre l'autre.
D'autres formes au contraire ont leurs extrémités libres, leur parcours est ouvert et peut se prolonger imaginairement : c'est le cas des cornes, celui du museau, du cou qui se prolonge librement dans le dos et dans une patte avant, et c'est aussi le cas de la queue, de la patte arrière et de la partie inférieure des pattes avant.


2 -  Expression synthétique de type s7 :

Les hachures du pelage enferment des surfaces closes, cernent des zones carrées ou rectangulaires entre leurs croisements. Mais elles se prolongent au delà de leurs croisements et ont leurs extrémités libres : elles se croisent, mais elles ne se butent pas les unes contre les autres.


3 -  Expression analytique de type a10 - a :

On peut considérer que le contour se referme pour enclore la silhouette globale du bouquetin.
On peut aussi considérer qu'il n'est pas fermé par un trait continu qui cerne le profil, de telle sorte que l'intérieur de l'animal reste complètement ouvert sur l'extérieur.
 
 
 

2ème paradoxe de transformation : rassembler / séparer
[l'interférence entre les deux paradoxes de transformation fonctionnant à la façon "centre / à la périphérie", on bascule d'un effet à l'autre en restant sur les mêmes formes]

4 -  Expression analytique de type a15 :

Les traits qui forment le contour sont bien séparés les uns des autres puisqu'ils ne se touchent pas et sont écartés.
Cependant, ils sont tous rassemblés sur la même silhouette.


5 -  Expression analytique de type a6 :

La plupart des formes sont produites par deux traits qui, d'un côté se rapprochent l'un de l'autre et même parfois s'accolent, tandis que de l'autre côté ils divergent et se séparent de plus en plus.
C'est le cas des pattes arrière, des cuisses arrières, de la rencontre entre la cuisse arrière et du ventre, de chacune des pattes avant, du cou, du museau, des cornes.


6 -  Expression synthétique de type s12 :

Le mouvement même des traits qui se rassemblent par deux pour former la tête et chacune des pattes, écartent l'extrémité de ces membres du corps du bouquetin, les séparent de lui.
 
 
 

1er paradoxe d'état : lié / indépendant
[niveau ponctuel : effet réciproque à distance des différentes parties de la forme, ou effet d'apparence globale de la forme]

7 -  Expression analytique de type a9 - 2 :

croquis bouquetin Cosquer

Beaucoup de traits du contour extérieur se rapprochent par deux du côté d'une de leurs extrémités, tandis que vers leur autre extrémité ils s'écartent l'un de l'autre, ils prennent leur indépendance. C'est le cas de la patte arrière, des cornes, du cou et du museau.


8 -  Expression analytique de type a8 :

croquis bouquetin Cosquer

Pour dessiner l'attache de l'arrière train au ventre et chacune des deux pattes avant, les traits du contour sont attachés deux par deux à l'une de leur extrémité. Du côté de leur autre extrémité, ils s'écartent l'un de l'autre, ils prennent leur indépendance.


9 -  Expression synthétique de type s8 :

Les traits qui se croisent pour dessiner le pelage intérieur sont liés l'un à l'autre à l'endroit de leurs intersections.
Cela ne les empêche pas de dessiner chacun un trajet autonome qui part dans une direction indépendante de la direction de ceux qu'il rencontre, puisque, précisément, tous ces traits se croisent.


10 -  Expression analytique de type a3 :

Tous les traits qui dessinent le contour de l'animal sont liés à ce contour, puisqu'ils sont à cheval sur lui.
Pourtant, ce sont des traits indépendants les uns des autres, puisqu'ils ne sont pas attachés ensemble et restent bien séparés les uns des autres.
 
 
 

2ème paradoxe d'état : même / différent
[niveau de classement : met en valeur les effets de type ponctuel du 1er paradoxe]

11 - Expression synthétique type s5 (branchée sur les effets -7- et -8-) :

La totalité du profil est généré par la répétition d'une même forme type : celle d'un entonnoir fait de deux traits rapprochés d'un côté et écartés de l'autre.
Mais ces formes en entonnoir sont toutes différentes les unes des autres :
         - l'entonnoir qui forme la patte arrière a ses deux traits écartés, et chacun est décomposé en deux étapes
         - l'entonnoir qui forme chacune des pattes avant a ses deux traits qui sont complètement confondus en partie basse
         - l'entonnoir qui forme les cornes a ses deux traits qui sont à la fois détachés et décalés à leur départ
         - l'entonnoir qui forme le museau à ses deux traits séparés et de longueurs très inégales, puisque l'un s'arrête rapidement au dessus de la tête tandis que l'autre se prolonge longuement vers la patte avant
         - l'entonnoir qui forme le cou est le plus écarté et le plus grand de tous. Son trait supérieur s'en va jusqu'au bout de la queue.


12 - Expression analytique de type a14 (branchée sur l'effet -10-) :

Le bouquetin est obtenu par le regroupement en une même forme, de différents traits ou de différents groupes de traits bien distincts : le trait qui marque le dos, les traits des cornes, celui du dessus du museau, ceux des pattes avant qui remontent jusqu'à dessiner le dessous du museau, le trait pendant qui dessine le ventre, le groupe de traits qui forment ensemble la patte arrière avec sa cuisse, et le groupe de traits bien particuliers qui forment les rayures du pelage.


13 - Expression synthétique de type s10 (branchée sur les effets -7-, -8- et -9-) :

Chaque morceau de la forme se construit par le regroupement de différentes formes qui sont identiques, ou qui sont pour le moins très semblables entre elles. Chaque morceau de la forme se construit donc à l'aide de différentes (au sens de plusieurs) mêmes formes.
Ainsi :
         - la patte arrière est faite de 4 traits légèrement recourbés
         - chaque patte avant est faite de deux traits symétriques d'abord accolés qui se séparent
         - le museau, le cou et les cornes, sont chaque fois formés par deux traits écartés dès le départ qui s'éloignent ensuite d'avantage l'un de l'autre
         - le pelage est fait de l'entrecroisement de hachures qui sont toutes presque identiques.
 
 
 

3ème paradoxe d'état : intérieur / extérieur
[niveau d'organisation : comment la forme se répand]

14 - Expression analytique de type a3 :

L'une des cornes est en partie située à l'intérieur du contour du bouquetin, et en partie située à son extérieur. Elle est donc à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du contour.


15 - Expression analytique de type a16 :

On peut très nettement comprendre où se trouve la séparation entre l'intérieur et l'extérieur du bouquetin, celle-ci suivant son contour d'ensemble.
Pourtant, comme ce contour est percé de toutes parts, la surface murale de la grotte traverse librement le corps de l'animal sans jamais rencontrer de frontière. S'il n'y a pas de frontière entre l'intérieur et l'extérieur, alors l'intérieur n'est pas distinct de l'extérieur, ils ne sont pas séparés.


16 - Expression analytique de type a6 - b :

Le contour génère à l'extérieur du bouquetin, des zones suffisamment closes, c'est-à-dire suffisamment entourées de traits, pour qu'elles suggèrent la notion de creux, d'intériorité : l'espace situé entre les pattes avant et arrière, celui entre les deux pattes avant, celui entre les deux cornes, et celui entre la courbe du dos et les cornes.


17 - Expression analytique de type a6 - c :

Certaines parties du contour de l'animal laissent l'extérieur pénétrer librement dans la forme, tout en l'enserrant dans des zones au caractère confiné, cerné, entouré, et donc intérieur.
De telles zones forment la tête, la patte arrière, la cuisse arrière, l'arrière train, et la patte avant située près du ventre.
 
 
 

4ème paradoxe d'état : un / multiple
[niveau du noeud qui résume les trois effets précédents et les bloque ensemble]

18 - Expression synthétique de type s4 :

Le contour rassemble de multiples traits dispersés. Il les rassemble en une forme unique dont l'unité globale est fortement ressentie.
Le contour est donc multiple si l'on pense aux multiples traits qui le construisent, un si l'on pense à l'unique animal qu'il représente.


19 - Expression synthétique de type s3 :

Chaque partie de la forme est divisible en plusieurs (= multiples) unités semblables.
Ainsi, il y a :
         - une tête, formée de deux traits
         - un ensemble de cornes, formé de deux cornes
         - un pelage, formé de multiples traits entrecroisés
         - une patte arrière, formée de deux côtés, chacun étant lui-même formé de deux traits recourbés
         - un ensemble de pattes avant, formé de deux pattes, chacune étant elle-même formée de deux traits qui se séparent.


dernière mise à jour de cette page : 17 novembre 2006


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