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les 6 étapes du paléolithique

le tableau général

étape B0-12

Figurine de Malta







AVERTISSEMENT IMPORTANT

En me basant sur les indications données par Emmanuel Anati, dans l'ouvrage dont les références sont indiquées ci-dessous, je pensais qu'il s'agissait d'une oeuvre datant de - 30 000 ans environ, et relevant par conséquent de la période dite "Aurignacienne".
D'après les renseignements dont je dispose maintenant, notamment celui donné par le Musée de l'Hermitage où elle est conservée, il s'agit, en fait, d'une oeuvre plus tardive, qui mérite d'être attribuée à l'étape B0-14, et non à l'étape B0-12 à laquelle je l'avais initialement attribuée.
La plupart des effets plastiques envisagés dans cette analyse sont donc irrelevants, sauf ceux qui concernent le paradoxe ouvert/fermé, lequel a d'ailleurs une grande importance à l'étape B0-14. Pour le moment, je laisse toutefois en ligne cette analyse qui est maintenant obsolète, ne serait-ce que pour témoigner des ambiguïtés, et donc des erreurs possibles, qui sont inévitables lorsque l'on analyse des effets plastiques. Comme ils ne sont pas univoques, la même forme peut servir de support à des effets différents, mais pas à tous les effets, toutefois, ce qui limite le risque d'erreur. L'autre moyen de limiter les erreurs est d'envisager de nombreuses oeuvres de la même source, mais d'aspects très différents, ce qu'il est facile d'envisager pour la production d'un artiste récent, mais ne peut être obtenu pour les périodes préhistoriques.


note concernant les liens : la numérotation de chaque expression contient un lien, tel que " a16 ", qui permet d'accéder à une explication générale de cet effet, ainsi qu'à d'autres exemples de son emploi.
Ces exemples contiennent à leur tour un lien qui permet d'accéder directement aux analyses dont ils sont tirés. Ce lien permet notamment de revenir au présent texte à l'endroit précis où vous l'avez quitté, mais vous pouvez aussi utiliser pour cela la fonction "page arrière" de votre navigateur.
 

Repères chronologiques :
Environ - 21 000 à - 17 000 avant J.C.
Cette figurine féminine en ivoire, percée probablement pour un usage en pendentif, a été retrouvée à Malta (Sibérie).

L'image de référence : la figurine de Malta   [s'ouvre dans une fenêtre réservée aux images]
Source de l'image : Emmanuel Anati : les Origines de l'Art - édité par Albin Michel - 1989 - figure 4 page 13.
 
 

1er paradoxe de transformation : entraîné / retenu

1 -  Expression analytique de type a16 :

Notre regard peut parcourir rapidement le tour des boudins horizontaux sur toute leur longueur continue : il est entraîné à filer le long de ces horizontales.
Mais chaque fois qu'un boudin est coupé par une saignée verticale, cette lecture filante se trouve contrariée : notre regard est retenu dans les creux qui interrompent sa lecture.


2 -  Expression synthétique de type s8 :

Il nous est suggéré l'apparence d'un personnage, et par conséquent nous sommes entraînés vers cette perception.
Mais nous sommes aussitôt déçus et retenus de percevoir un personnage, puisque nous ne voyons finalement qu'un empilement de boudins, ce qui n'a rien à voir avec l'apparence réelle d'un personnage.


3 -  Expression synthétique de type s11 :

Notre regard hésite entre une multitude de boudins similaires, sans être spécialement conduit à s'arrêter sur l'un d'eux.
En fait, tous nous attirent à égalité, de telle sorte qu'ils se font ainsi mutuellement concurrence, et c'est cet entraînement égal vers chacun, qui nous retient de nous laisser entraîner vers l'un d'eux plutôt que vers un autre.
 
 
 

2ème paradoxe de transformation : ça se suit / sans se suivre
[l'interférence entre les deux paradoxes de transformation fonctionnant à la façon "centre / à la périphérie", on bascule d'un effet à l'autre en restant sur les mêmes formes]

4 -  Expression synthétique de type s10 :

Cet effet concerne les boudins qui se suivent horizontalement (au niveau des jambes) ou qui sont interrompus par des saignées verticales (torse et bras) : les divers boudins ou parties de boudin se suivent horizontalement puisqu'ils se prolongent, mais des coupures les séparent et ils ne se suivent donc pas en continu.


5 -  Expression analytique de type a12 :

Des bifurcations diagonales s'opèrent au niveau du bassin, introduites par la forme triangulaire du pubis que reprend le bras droit (à gauche sur le dessin).
Si par exemple on part du pied gauche (à droite sur le dessin), et que l'on remonte verticalement la jambe au dessus, deux options de lecture nous sont proposées : on peut bifurquer en biais vers le bassin et continuer en remontant le bassin, ou l'on peut continuer verticalement en remontant par le bras gauche. Dans ce dernier mode de lecture le bras gauche suit la jambe gauche, la prolonge, tandis que dans le premier mode de lecture il est laissé de côté et n'est pas à sa suite.

Autre exemple : on peut descendre depuis le haut du bras droit jusque dans la jambe droite en suivant l'empilement vertical des boudins, et dans ce cas la jambe suit le bras, ou l'on peut profiter de la bifurcation du bassin pour quitter le côté droit et redescendre par la jambe gauche. Dans un cas la jambe droite suit le bras droit, et dans l'autre cas elle ne le suit pas.


6 -  Expression synthétique de type s8 :

La figurine suit l'apparence d'un personnage réel, puisque l'on distingue d'emblée un personnage.
Mais il est également flagrant qu'elle ne suit pas cette apparence, puisque immédiatement nous lisons la forme comme un empilement de boudins qui ne rappelle en rien l'aspect réel d'une personne.


7 -  Expression synthétique de type s7 :

Les différentes parties de la forme ne se suivent pas dans le même ordre selon le sens de lecture que l'on adopte, de telle sorte que ce qui se suit selon un mode de lecture ne se suit pas selon un autre mode. Ainsi :

     - on peut lire les deux pieds en prolongement des deux jambes, c'est-à-dire les pieds à la suite des jambes, par une lecture qui va du haut vers le bas en lisant ensemble les deux jambes (ou en sens inverse, en lisant du bas vers le haut). C'est là la lecture anatomique "normale". Mais la façon dont les pieds sont accolés et forment en continu une surface tournant autour du trou qui sert à pendre l'objet, nous entraîne aussi à lire la forme en descendant par une jambe puis en remontant par l'autre après avoir tourné en suivant les pieds. Si on se laisse entraîner à suivre la forme horizontale des boudins qui se prolonge d'une jambe à l'autre, cette fois on lit horizontalement d'une jambe vers l'autre, ce qui est un troisième sens de lecture qui s'ajoute à la lecture verticale et à la lecture "descendante puis remontante".

     - globalement, si l'on perçoit la forme comme représentant un personnage, nous la percevons organisée comme telle, c'est-à-dire munie de bras et de pieds qui se relient sur un tronc commun dont ils se détachent. C'est une lecture qui suit le tronc, les bras et les jambes, de façon essentiellement verticale. Mais lorsque l'on considère plutôt la forme comme étant un empilement de boudins, c'est une lecture horizontale qui cette fois s'impose.
 
 
 

1er paradoxe d'état : entraîné / retenu
[niveau ponctuel : effet réciproque à distance des différentes parties de la forme, ou effet d'apparence globale de la forme]

Déjà envisagé au titre du 1er paradoxe de transformation.
 
 
 

2ème paradoxe d'état : effet d'ensemble / autonomie
[niveau de classement : met en valeur les effets de type ponctuel du 1er paradoxe]

8 - Expression analytique de type a7 (branchée sur l'effet -2-) :

Chaque boudin forme une tranche bien séparée des autres par un profond sillon, et il est en outre différencié des autres par une forme ou par une taille spécifique. Chacun dispose donc d'une forme autonome bien affirmée.
Mais par ailleurs, ces boudins ainsi séparés, tous ensemble forment un personnage.


9 - Expression synthétique de type s10 (branchée sur l'effet -1- et sur l'effet -3-) :

Tous les boudins font ensemble la même chose : du découpage en tranches d'un personnage.
Mais ils le font chacun à leur manière particulière : ils n'ondulent pas tous de la même manière, tous n'ont pas la même longueur, certains font le tour du personnage tandis que d'autres doivent se grouper à deux ou trois pour en faire le tour.
Tous font donc ensemble un effet de découpage en tranches horizontales, mais chacun participe de façon autonome à cet effet collectif de tronçonnage du personnage.
 
 
 

3ème paradoxe d'état : ouvert / fermé
[niveau d'organisation : comment la forme se répand]

10 - Expression analytique de type a2 :

Notre regard peut faire librement le tour de certains boudins : leur parcours est ouvert, il n'est jamais arrêté par un obstacle.
Dans le cas d'autres boudins ou d'autres parties des boudins, nous rencontrons rapidement un pli en creux contre lequel butte notre regard lorsqu'il cherche tourner en continu autour du personnage. Le parcours de notre regard est alors interrompu, il est fermé par un obstacle.


11 - Expression synthétique de type s11 :

Un empilement de boudins est une forme que l'on peut suivre horizontalement en tournant librement en rond sans jamais rencontrer d'obstacle. Chaque boudin, lu dans ce sens là, propose donc un parcours toujours ouvert.
Dans l'autre sens, celui vertical, les boudins buttent les uns contre les autres. Dans ce sens là notre regard est sans arrêt arrêté par l'obstacle du boudin suivant : dans ce sens là le parcours est toujours fermé.
 
 
 

4ème paradoxe d'état : ça se suit / sans se suivre
[niveau du noeud qui résume les trois effets précédents et les bloque ensemble]

Déjà envisagé au titre du 2ème paradoxe de transformation.


dernière mise à jour de cette page : 25 octobre 2015


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