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tableau historique
 
tableau des 16 paradoxes
avant :  
les piliers de LAON
suite :  
la voûte de SENS

 la nef de CHARTRES
 
 
 
 
 

Pour aller aux autres exemples d'architecture gothique classique analysés :

    à la rosace de la cathédrale de LAON (cet exemple vous envoit dans une autre partie du site)
    aux piliers à colonnettes de la cathédrale de LAON
    à la voûte sur croisées d'ogives de SENS
    à la façade de l'église SAINT-MICHEL de LUCQUES
         (cet exemple correspond aussi au style de la tour penchée de PISE)

   le tableau qui résume l'évolution de la musique et de l'architecture pendant le moyen-âge
   les généralités sur les effets paradoxaux que l'on trouve dans l'architecture gothique classique
 
 

Pour charger l'image de l'exemple analysé :   l'élévation de la nef de la Cathédrale de CHARTRES (France) - 1194 à 1220  (s'ouvre en principe dans une autre fenêtre)

Source de l'image utilisée :
Photographie extraite de l'ouvrage : Le Gothique, dans la collection "l'architecture en Europe" chez Hachette - 1965
 

On retrouve dans cette élévation le principe du gros pilier flanqué de colonnes utilisé à Laon et analysé par ailleurs, mais cette fois remanié pour mieux s'intégrer dans l'effet d'ensemble de l'élévation de la nef.
Avant d'examiner cette élévation d'ensemble nous "révisons" d'abord le principe du pilier gothique à colonnes, et nous analyserons aussi la disposition des arcs qui relient chacun de ces piliers.
 
 
 
 

les piliers flanqués de colonnes
 
 
 
Le paradoxe synchronisé / incommensurable (expression analytique) :
Le sommet du fût et celui des colonnes se synchronisent pour s'arrêter ensemble exactement sur un même tailloir horizontal, alors qu'ils ont des tailles et des proportions difficiles à mettre en rapport dans notre perception, d'autant plus que quand l'un est cylindrique l'autre est formé de facettes planes.
 
 
 
Le paradoxe synchronisé / incommensurable (expression synthétique) :
Les feuillages "pointent" avec un parfait synchronisme [croquis de gauche], alors qu'ils s'appuient sur des chapiteaux de tailles différentes et sur des surfaces de formes différentes, puisque lorsque les petits chapiteaux sont de base cylindrique le grand est à facettes droites, et inversement lorsque le grand chapiteau sort d'un fût cylindrique ce sont les petits qui sont sur des colonnes à facettes.
 
 
 

Le paradoxe continu / coupé (expression analytique) :
Les colonnes accolées au pilier se poursuivent en continu, soit dans une autre colonne soit dans l'arc en ogive de la travée, mais cette continuité est coupée dans un cas par la base des colonnes supérieures et dans l'autre cas par le chapiteau qui sépare de l'arc [croquis de gauche].
La surface extérieure du fût du pilier central est continue, puisqu'elle se laisse voir sur toutes les faces de son périmètre. Mais de façon répétée elle est coupée par les colonnes accolées qui la masquent partiellement [croquis de droite].
 

 
 

Le paradoxe continu / coupé (expression synthétique) :
Le pilier et ses colonnes accolées démarrent un mouvement ascensionnel qui se poursuit dans le mur et dans les colonnes du dessus [croquis de gauche]. Mais cette continuité est marquée par deux étapes bien différentes qui ne peuvent se confondre : celle des formes qui montent jusqu'au chapiteau, et celles des formes qui démarrent en s'appuyant sur le chapiteau.
 

 
 

Le paradoxe lié / indépendant (expression analytique) :
Le tailloir supérieur forme un lien qui cerne tout le chapiteau et qui attache ensemble toutes les colonnes. Mais par ailleurs ces colonnes sont nettement distinguables l'une de l'autre par leurs tailles ou par leurs formes qui est avec ou sans chapiteau [croquis de gauche].
Les chapiteaux à feuillage forment ensemble une surface sculptée continue qui enveloppe dans une même frise le haut du gros pilier et le haut des colonnes latérales, tout en soulignant leur autonomie par la hauteur différente que cette frise occupe dans chacun des deux cas de chapiteaux [croquis de droite].
 

 
 

Le paradoxe lié / indépendant (expression synthétique) :
Les colonnes sont accolées au fût central, donc étroitement liées à lui [croquis de gauche].
Mais en même temps elles forment nettement saillie sur sa surface. Leur volume n'est donc pas fusionné avec celui du fût central, ce qui leur permet de garder un volume nettement indépendant du sien.
 

 
 

Le paradoxe même / différent (expression analytique) :
Il faut plusieurs colonnes (donc différentes colonnes) pour faire un seul pilier (donc un même pilier).
 

 
 

Le paradoxe même / différent (expression synthétique) :
Le grand fût central et son grand chapiteau ont la même forme d'ensemble que les minces colonnes latérales et leurs petits chapiteaux [croquis de gauche], mais les tailles de ces mêmes formes sont très différentes.
 

 
 
 
 

les arcades doubles qui relient les piliers
 
 
 
Le paradoxe synchronisé / incommensurable (expression analytique) :
Les boudins des deux arcs parallèles se suivent impeccablement sur tout leur parcours : leurs deux parcours sont donc synchronisés [croquis de gauche].
Mais autant on peut lire comment l'arc inférieur ne fait que poursuivre le trajet de la colonne qui le porte, autant l'arc supérieur lui démarre soudain et inexplicablement, directement au-dessus du chapiteau.
L'arc supérieur rejoint donc l'arc du dessous pour l'accompagner en se courbant avec lui de façon bien synchronisée, mais comme ces deux arcs ne surgissent pas de la même façon cette coordination de leur mouvement nous est surprenante : notre perception n'en saisit pas la cause.
 
 
 
Le paradoxe synchronisé / incommensurable (expression synthétique) :
Pour former une ogive chaque arc s'élance isolément depuis l'un des deux piliers opposés, et depuis ces endroits que le vide sépare, chacun des arcs trace dans l'espace une courbe que nous ne pouvons pas ressentir commodément en même temps que la courbe de l'arc opposé : si l'une nous apparaît concave, l'autre nous apparaît convexe, or notre perception ne peut intégrer en même temps ces deux courbures contradictoires et ne peut les percevoir que l'une après l'autre.
 
 
 Malgré l'absence de point de départ commun, et bien qu'elles s'élancent sur le vide dans des directions qui pour notre perception sont insaisissables simultanément, nous constatons qu'elles savent se coordonner parfaitement pour arriver ensemble au sommet de l'ogive et pour former ensemble une figure bien régulière [croquis de gauche].
Une figure qui se synchronise d'ailleurs de pilier en pilier, de telle sorte que, bien que séparées les unes des autres par des faisceaux de colonnes très saillants, toutes les arcades de la nef éclosent au même rythme et à la même hauteur [croquis de droite].
 
 
 

Le paradoxe continu / coupé (expression analytique) :
Le boudin qui dessine la courbe de chaque ogive est parfaitement continu, mais ce parcours est en même temps nettement coupé par une inflexion brutale qui le brise lorsqu'il passe au sommet de l'ogive.
 

 
 

Le paradoxe continu / coupé (expression synthétique) :
La paroi lisse du mur supérieur se continue jusqu'au boudin qui dessine l'arcade inférieure, mais cette paroi est coupée par le retrait qui opère un changement de plan au franchissement de l'arcade supérieure.
 

 
 

Le paradoxe lié / indépendant (expression analytique) :
Les 2 boudins superposés restent bien liés l'un à l'autre sur l'ensemble de leur parcours puisqu'ils suivent une courbe commune qu'ils suivent sans jamais s'éloigner l'un de l'autre [croquis de gauche]. Mais toujours ils restent scrupuleusement écartés l'un de l'autre, et comme on l'a déjà vu pour le paradoxe synchronisé / incommensurable, leur naissance différente amorce dès leur départ l'indépendance de leurs parcours.
 

 
 

Le paradoxe lié / indépendant (expression synthétique) :
Les boudins qui dessinent les arcs sont nettement séparés du mur par la gorge qui les cerne [croquis de droite], mais en même temps ils sont collés au mur dont ils forment les arêtes, au point qu'ils semblent inclus dans le volume même du mur.
 

 
 

Le paradoxe même / différent (expression analytique) :
Il faut deux arcs différents pour réaliser une seule et même ogive [croquis de gauche].
Et il faut deux ogives différentes (mais de même forme) pour réaliser une seule et même arcade.
 

 
 

Le paradoxe même / différent (expression synthétique) :
Les deux arcs qui servent à former une ogive ont la même forme courbée [croquis de gauche], mais leurs courbures sont de sens opposés, donc différents.
 

 
 
 
 
 
 
maintenant venons en à la disposition d'ensemble de l'élévation


Le  1er paradoxe : synchronisé / incommensurable

Pour chaque travée : une arcade en ogive au niveau bas, quatre arcades en ogive au niveau du triforium intermédiaire, deux arcades en ogive pour faire les fenêtres hautes, et le tout bien synchronisé en largeur pour tenir impeccablement dans une gigantesque arcade qui enveloppe l'ensemble [croquis de gauche].
Cette division bien synchronisée 1 - 4 - 2 - 1 est étonnante parce qu'elle utilise des formes de tailles très dissemblables, difficiles à mesurer l'une par rapport à l'autre [croquis du centre], mais surtout parce que les plus petites arcades (celles du triforium) se lisent comme divisions d'une bande horizontale, alors que les autres arcades se lisent en tant que formes verticales [croquis de droite]. Il nous est impossible de ressentir dans notre corps la perception horizontale de cette frise pour en isoler une ogive, et simultanément d'installer en nous la perception du rapport vertical de formes et de proportions qu'entretient cette petite arcade avec les autres arcades de sa travée. Cette perception simultanée est d'autant plus impossible que les grandes arcades sont situées en dessus et en dessous de celles du triforium, et qu'il nous faudrait donc combiner des perceptions dans des directions complètement croisées : horizontale et verticale.
Ces relations sont incommensurables pour nous puisque nous ne pouvons pas les mesurer avec notre perception, et pourtant nous voyons que la synchronisation de leurs proportions s'est opérée, de telle sorte que quatre petites arcades font exactement la même largeur que deux plus grandes et que l'une encore plus grande.
 

 
expression synthétique du paradoxe synchronisé / incommensurable :
les ogives des différents étages se coordonnent impeccablement en nombres multiples les uns des autres (à gauche),
bien que leurs proportions respectives soient très difficiles à apprécier à cause de leurs tailles très différentes (au centre)
et surtout parce que les ogives du triforium se lisent dans une bande horizontale qui ne peut être perçue simultanément aux formes verticales des autres ogives (à droite), qui de plus sont situées au dessus et au dessous, donc dans une direction croisée avec celle de la frise du triforium (au centre)
 
 
Le procédé analytique n'utilise pas les arcades mais le fût des colonnes qui encadrent chaque travée, et il fonctionne selon un principe proche de celui évoqué pour les arcades :
    -  la colonne principale qui part du sol et monte jusqu'à la voûte se synchronise parfaitement avec les 4 colonnes qui l'accompagnent à partir du chapiteau (2 sur chacun de ses côtés). Dès qu'elles s'accolent elles restent bien parallèles entre elles et traversent ensemble le triforium pour monter ensemble jusqu'au départ de la voûte [croquis de gauche].
    -  mais cette coordination à partir du chapiteau est étonnante, car elle associe une assez grosse colonne qui part du sol avec des colonnes plus fluettes qui ont leur base grimpée sur le chapiteau [croquis de droite].
Nous ne saisissons pas ce que peuvent avoir de commun des colonnes de tailles dissemblables qui démarrent de façons tellement décalées qu'il est impossible de garder une perception de la base au sol lorsque notre regard est fixé sur la base située sur le chapiteau : c'est ce qui fait pour notre perception l'incommensurabilité de la perception. Mais nous percevons très bien la coordination de leur parcours ultérieur : c'est ce qui nous fait ressentir la notion de synchronisme.
 
 
expression analytique du paradoxe synchronisé / incommensurable :
dès qu'elles s'accolent ensemble au dessus du chapiteau, les colonnes poursuivent de concert leur parcours (à gauche),
mais ce synchronisme surprend pour des colonnes qui sont de tailles différentes et qui n'ont pas pris leur élan au même moment
 
 
 


Le 2ème paradoxe :  continu / coupé

Les arcades du triforium forment une galerie horizontale qui se continue imperturbablement sur toute la longueur de la nef, mais les faisceaux de colonnes continuellement traversent cette frise et la découpent en morceaux. Les chapiteaux très saillants de ces petites arcades aident d'ailleurs à lire l'horizontale qui se poursuit malgré la puissance des coupures qui la traversent.
De la même façon le mur qui porte le triforium est suffisamment ample pour que l'on ressente la continuité de sa surface plane, régulièrement coupée elle aussi par les faisceaux de colonnes qui la traversent.
Dans toutes ces situations il s'agit d'une expression analytique : à chaque fois c'est vraiment continu d'un certain point de vue, et c'est vraiment coupé d'un autre point de vue.
 

 
expression analytique du paradoxe continu / coupé :
le triforimum forme une galerie horiontale continue, coupée par les faisceaux verticaux des colonnes,
et le mur sous le triforium forme une surface plane continue, régulièrement coupée de la même façon
 
 
L'expression synthétique correspond à la mutation qui se produit par étapes bien marquées lorsque, dans un mouvement ascendant continu qui mène des piliers à la voûte, les piliers d'abord se transforment en mur plan, qui lui-même se transforme en étage de triforium creux, qui enfin se transforme en étage à grandes fenêtres vitrées.
Cette expression toutefois se mêle à une expression analytique, puisque si l'on a vu précédemment que le triforium était régulièrement coupé par les faisceaux de colonnes, dans l'autre sens c'est la galerie creuse du triforium qui crée une nette coupure horizontale qui tranche le mouvement ascendant du mur de la nef.
 
 
 
expression synthétique du paradoxe continu / coupé en étapes :
la transformation verticale progressive des piliers en mur plein, puis en triforium creux, puis en fenêtres hautes (à gauche),
se fait par étapes nettement différenciées les unes des autres (à droite)
expression analytique du paradoxe continu / coupé, combinée à cette expression synthétique :
le mouvement vertical des travées (à gauche) est tranché par la coupure horizontale du triforium (à droite)
 
 
On peut lire un autre effet synthétique dans la disposition globale de la nef : elle forme un vaisseau aux flancs continus, mais
cette continuité n'est obtenue que par la répétition de travées nettement coupées l'une de l'autre par les colonnes qui montent
du sol jusqu'à la voûte, travées qui forment autant d'étapes dans la continuité de la paroi.
 
 
 
expression synthétique du paradoxe continu / coupé :
l'ensemble de la nef est un vaisseau horizntal continu, formé de travées coupées l'une de l'autre par des faisceaux verticaux de colonnes
 
 
Nous n'en avons pas fini avec ce paradoxe, puisqu'il nous faut aussi examiner les cordons horizontaux qui courent sur toute la longueur de la nef, en bas et en haut du triforium.
Ils participent à la coupure horizontale que produit le triforium, marquant d'un relief son point d'appui et son sommet, mais le plus intéressant est ce qui se passe au niveau des faisceaux de colonnes dont ces cordons suivent soigneusement le contour, car la forme des cordons à cet endroit leur permet d'intervenir simultanément dans une expression analytique et dans une expression synthétique du paradoxe :
    -  on perçoit bien la continuité du cylindre des colonnes qui file en passant sous les cordons qui la coupent : c'est une expression analytique du paradoxe, puisque continuité et coupure sont portées par deux formes distinctes.
    -  en rebondissant ainsi sur les colonnes, traçant des arcs successifs qui dessinent autant d'étapes successives nettement coupées l'une de l'autre, le cordon parvient à franchir le relief que forment les colonnes sans avoir à subir la coupure que subit le triforium qui lui se fait masquer par elles. Ainsi, en passant devant les colonnes et en rebondissant de l'une à l'autre, le cordon marque des étapes successives qui lui permettent de conserver sa continuité : le même effet visuel intervient simultanément dans les deux aspects du paradoxe, il s'agit donc d'une expression synthétique.
 
expression analytique du paradoxe continu / coupé :
chaque cordon haut ou bas du triforium coupe le tracé vertical continu des faisceaux de colonnes
 
 
ci-dessus, l'expression synthétique du paradoxe continu / coupé produite par la même disposition :
en rebondissant sur les colonnes le cordon marque des étapes bien tranchées l'une de l'autre,
mais il préserve la continuité de son parcours qui, ainsi, n'est pas masqué / interrompu par le passage des colonnes
 
 
 


Le 3ème paradoxe : lié / indépendant

Le chapiteau attache ensemble des formes qui partent dans des directions autonomes : les arcs partent d'un côté et de l'autre, et les colonnes montent verticalement.
Les colonnes sont liées par paquets de cinq. Elles sont liées parce qu'elles restent collées l'une à l'autre, mais aussi parce qu'elles sont attachées sur une même base au niveau du chapiteau des piliers, et parce qu'elles sont par deux fois ficelées ensemble par les moulures qui suivent le bas et le haut du triforium. Mais la colonne centrale part du sol, deux de celles qui s'accolent à elle au-dessus des chapiteaux des piliers s'arrêtent en même temps qu'elle au bas de la voûte, tandis que les deux autres (les plus externes) continuent leur trajet pour cerner les fenêtres hautes.
Les colonnes sont donc liées ensemble sur une partie de leur trajet, mais elles sont toutes indépendantes l'une de l'autre, soit par le niveau où elles démarrent, soit par le niveau où elles s'arrêtent.
Tous ces effets sont des expressions analytiques.
 

 
expressions analytiques du paradoxe lié / indépendant :
le chapiteau relie en tête des colonnes indépendantes l'une de l'autre, et il relie en pied des colonnes et des arcs qui partent dans des directions très différentes l'une de l'autre (croquis de gauche),
les cordons bas et haut du triforium ficellent les faisceaux de colonnes (au centre),
les colonnes sont ficelées ensemble par trois fois, mais elles partent de points indépendants ou continuent leurs parcours séparément (à droite)
 
 
Les colonnes forment un paquet distinct du mur, donc autonome du mur, mais un paquet plaqué contre le mur, donc attaché au mur.
À l'intérieur de ce paquet de colonnes le même effet se répète : les colonnes sont bien collées l'une à l'autre, mais chacune forme un relief qui marque bien son autonomie.
Cette fois il s'agit d'expressions synthétiques.
 
 
expressions synthétiques du paradoxe lié / indépendant :
les colonnes forment ensemble un paquet bien collé au mur mais bien distinct de lui (les deux croquis du haut),
et dans ce paquet bien compact chaque colonne est clairement distincte de ses voisines (les deux croquis du bas)
 
 
Les arcades du triforium relient par le dessus des colonnes bien indépendantes l'une de l'autre.
C'est une expression analytique.
 
 
expression analytique du paradoxe lié / indépendant :
les arcades du triforium relient par un mur continu de petites colonnes bien indépendantes l'une de l'autre
 
 
 
 


Le 4ème paradoxe : même / différent

Le triforium se génère par la répétition de différentes arcades qui sont toutes les mêmes, et de façon similaire l'ensemble de la nef se génère par la répétition de différentes travées qui sont toutes les mêmes.
Il s'agit d'une expression analytique.
 

 
expression analytique du paradoxe même / différent :
le triforimum est formé par différentes arcades qui sont toutes les mêmes, et la nef est formée de différentes travées qui sont toutes les mêmes
 
 
Pour former une seule et même travée verticale, cernée dans la forme d'une très grande arcade, il faut mettre ensemble une grande arcade au niveau bas, quatre petites arcades de triforium, et deux arcades de taille moyennes pour faire les fenêtre hautes.
Il faut donc assembler trois types d'arcades différentes pour faire une seule et même travée : c'est une expression analytique car il s'agit vraiment d'arcades différentes, vraiment assemblées dans une même arcade.
Mais ces arcades ont toutes la même forme (celle d'une arcade précisément) et cela à des échelles différentes : cette fois c'est une expression synthétique, car ce ne sont pas vraiment des arcades identiques puisqu'elles n'ont pas la même taille.
 
expression analytique du paradoxe même / différent :
il faut assembler plusieurs arcades de formes différentes pour faire une seule et même travée (croquis de gauche)
 
 
expression synthétique du paradoxe même / différent :
toutes les arcades ont la même forme en ogive, mais elles sont très différentes par leurs tailles (croquis de droite)
 
 


 

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