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parthenon

Le Parthénon d'Athènes

Ce bâtiment est attribué à l'architecte Ictinos et au sculpteur Phidias. Il fut construit de 447 à 432 avant J.C. [image : d'après A. Giuliano, extrait de "la ville comme paysage - tome 1" édité par le centre de recherche et de rencontres d'urbanisme - 1980]
Compte tenu de la place emblématique habituellement faite à ce bâtiment de style "dorique" dans l'histoire de l'architecture occidentale, il a semblé incontournable d'y faire une halte. De la même époque il existe des bâtiments de style dit "ionique", tels que l'Erechthéion ou le temple d'Athéna Niké également situés sur l'Acropole d'Athènes en Grèce. Ces bâtiments sont analysés dans un autre texte [s'ouvre dans une autre fenêtre].

Si vous souhaitez mieux repérer l'étape à laquelle correspond la Grèce Classique du 6ème et 5ème siècle av J.C. dans l'histoire de l'art, vous pouvez utiliser le lien qui mène au découpage des étapes de l'âge du bronze puis du moyen-âge dans la filière occidentale, sachant que par convention cette étape est numérotée C0-23.
Par rapport à l'étape de Bohuslän analysée dans le texte précédent, il est utile de savoir que :
    - les 4 paradoxes d'état sont exactement les mêmes pour ces deux étapes.
    - la progression de la complexité se traduit uniquement par la modification des paradoxes de transformation. Le dernier est toujours le même : c'est le paradoxe "lié / indépendant", qui fait aussi partie des 4 paradoxes d'état que nous allons analyser. Les deux premiers sont différents, puisqu'il s'agit maintenant du "rassembler / séparer" et du "synchronisé / incommensurable". Il se trouve que ces deux paradoxes font aussi partie des paradoxes d'état, et que la seule analyse des paradoxes d'état suffit donc ici pour envisager en même temps les 3 paradoxes de transformation.
Si vous souhaitez examiner plus en détail l'évolution des paradoxes entre l'étape numérotée C0-13 de Bohuslän, et celle numérotée C0-23 que l'on analyse maintenant, vous pouvez consulter le tableau récapitulatif [il s'ouvre dans une fenêtre qui lui est réservée] . A son examen vous constaterez qu'entre ces deux étapes il ne se passe rien d'exceptionnel :
    - les 4 paradoxes d'état se renouvellent 4 fois "à la queue leu leu", et comme il y en a 16 en tout nous retrouvons normalement les mêmes au quatrième renouvellement.
    - les deux premiers paradoxes de transformation se décalent 4 fois, mais cette fois "un par un". Le dernier se renouvelle lui aussi "un par un", mais en restant parmi les 4 paradoxes qui correspondent au cycle "de l'organisation", ce qui explique là aussi qu'au bout de 4 renouvellements on retombe sur le même paradoxe "lié / indépendant".
On peut remarquer aussi que les deux combinaisons de paradoxes, ceux de transformation et ceux d'état, sont strictement les mêmes que celle de l'étape B0-23 de la gravure du Val Camonica analysée dans un texte précédent. En fait, ces deux étapes sont situées dans des cycles différents de la complexité, de telle sorte qu'entre les étapes B0-25 et C0-11 le mode d'interférence des paradoxes d'état se modifie. Bien que identique, la combinaison des paradoxes d'état ne fonctionne donc pas de la même façon au Val Camonica et dans la Grèce Classique, mais cette modification est trop subtile pour qu'on y prête attention dans le cadre de ce prélude initiatique.




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Le premier effet paradoxal : "rassembler / séparer"


Relations d'ensemble

petite  grande  Le toit unique et son architrave qui le soutient en faisant le tour du bâtiment, rassemblent ensemble toutes les colonnes, qui par ailleurs restent clairement séparées l'une de l'autre par des vides.
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Il s'agit d'une expression analytique de type a6p7 (effet ci-dessus)
combinée avec une expression analytique de type a4p7 : le toit forme un volume continu et compact, exprimé notamment par la forme triangulaire fermée de son fronton. Les colonnes elles, forment autant de verticales bien séparées les unes des autres
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La forme d'ensemble bien groupée et clairement lisible, est obtenue au moyen de plusieurs registres de lignes qui vont vers des directions diverses et qui se font clairement percevoir chacun de façon autonome :
    - il y a l'axe horizontal du toit qui suit l'axe principal du bâtiment
    - il y a le groupe des lignes horizontales des emmarchements qui vont en sens croisé
    - et il y a le groupe des verticales que tracent les colonnes
Il s'agit d'une expression analytique de type a15p7
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Effet propre à chaque groupe de formes

petite  grande  Les colonnes sont rassemblées en "bosquet" compact qui se sépare selon deux directions : la largeur et la longueur du temple.
Il s'agit d'une expression analytique de type a9p7
croquis blanc croquis

Grâce à sa continuité uniforme le toit rassemble de façon unitaire l'ensemble de l'édifice, mais dans le même temps il le sépare en deux façades semblables, en deux extrémités, chacune munie de son propre fronton.
Il s'agit d'une expression analytique de type a5p7
croquis blanc croquis

Chaque fronton rassemble par son angle obtus central, en même temps qu'il se sépare en deux côtés aux angles très aigus.
Il s'agit d'une expression analytique de type a13p7
croquis blanc croquis


Autres effets

petite  grande  Autres expressions dans cette oeuvre du paradoxe rassembler / séparer :

    - expression analytique de type a15p7 : le toit et son fronton forment un volume groupé avec l'entablement qu'ils surmontent. Ce volume est aussi cassé en deux par le retrait qui sépare l'entablement du toit et du fronton
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    - expression analytique de type a11p7 : les colonnes, toutes semblables et bien séparées les unes des autres, se regroupent pour former ensemble un effet de colonnade
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    - expression synthétique de type s11p7 : les verticales des colonnes qui se dressent séparément, rassemblent tout le bâtiment dans un même effet de colonnade
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    - expression synthétique de type s12p7 : en s'érigeant de façon bien compacte, donc bien rassemblée sur elle même, le bâtiment se retranche isolément, se sépare en une unité bien autonome de ce qui l'entoure
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Le second effet paradoxal : synchronisé / incommensurable


L'allure d'ensemble

petite  grande  La forme d'ensemble est produite par la conjonction de trois groupes de formes qui sont perpendiculaires les uns aux autres :
    - il ya a l'axe horizontal du toit,
    - il y a l'axe vertical des colonnes,
    - et il y a les lignes horizontales des emmarchements qui vont dans un sens perpendiculaire à celui de l'axe du bâtiment.
Comment ces trois effets croisés eux parviennent-ils à s'équilibrer parfaitement (donc à se synchroniser ) malgré le libre mouvement de l'un par rapport à l'autre, sans aucun axe global de symétrie qui éviterait que leurs mouvements respectifs soient incommensurables les uns par rapport aux autres ?
Car en effet, dans le cas de directions perpendiculaires entre elles, un effet d'incommensurabilité surgit toujours du fait que la progression d'un point sur l'une de ces directions se projette toujours au même endroit sur l'autre. Aucune progression sur l'une ne peut donc se lire sur l'autre.
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Il s'agit d'une expression analytique de type a3p8
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Un autre effet d'ensemble est lié à la violente coloration dont nous avons du mal aujourd'hui à nous faire une idée, tant nous sommes faussement accoutumés à imaginer tout blancs les bâtiments de cette époque.
L'image que l'on donne est une reconstitution de 1833 de la polychromie du temple d'Egine. Cette reconstitution résulte de "l'expédition scientifique de Morée", et elle est ici reproduite de l'ouvrage sur l'architecture grecque dans la collection Taschen - Architecture Mondiale.
Il faut nous imaginer le Parthénon lui aussi bariolé de couleurs vives, et précisément parce que nous sentons bien qu'une telle polychromie ne peut que trancher avec le jeux équilibré et parfaitement "autosuffisant" des volumes, nous comprenons que la lecture de cette polychromie correspond elle aussi à une lecture bien autonome, une lecture que l'on ne peut pas combiner commodément avec celle des volumes. Bref, ce sont deux lectures incommensurables l'une avec l'autre, c'est-à-dire sans aucun rapport, et pourtant ces deux lectures se synchronisent pour s'équilibrer et se confronter sur un même jeu de formes.
Il s'agit d'une expression synthétique de type s14p8

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L'effet des colonnes

petite  grande  Comment les colonnes font-elles pour synchroniser parfaitement le moment de leur arrivée sur l'entablement, arrivée synchronisée que souligne d'ailleurs la saillie elle aussi synchronisée des chapiteaux ? Car les directions des colonnes sont incommensurables, puisqu'elles sont toutes bien écartées l'une de l'autre, et puisqu'elle s'étagent selon des directions croisées  dont on ne peut apprécier l'évolution de l'une par rapport à l'autre.
Il s'agit d'une expression analytique de type a16p8
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Le troisième effet paradoxal : continu / coupé


L'allure d'ensemble

petite  grande  Le bâtiment se lit comme une ascension continue de formes :
     - les emmarchements commencent cette progression continue, en nous la faisant d'abord lire dans le sens horizontal,
     - puis les colonnes prennent le relais, et nous font maintenant lire les formes verticalement,
     - les colonnes se transforment ensuite en entablement, c'est une nouvelle étape où nous devons revenir à la lecture horizontale,
     - dernière période de cette montée : la transformation de l'entablement en fronton sur le devant, et en corniche sur les côtés. Cette fois nous devons lire à la fois horizontalement (pour voir son étalement sur les côtés) et verticalement (pour voir sa montée dans le centre).
Bref, l'ascension de notre regard qui parcourt les formes du bâtiment, est à la fois continue et coupée en étapes où nous devons changer de sens et de méthode de lecture.
Il s'agit d'expressions analytiques de type a4p9
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L'effet des colonnes

petite  grande  La colonnade et son entablement font en continu tout le tour de l'édifice, cela tout en marquant des coupures, des étapes aux quatre angles qui les voient changer brusquement de direction.
Il s'agit d'expressions synthétiques de type s3p9
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Autres effets

petite  grande  Autres expressions dans cette oeuvre du paradoxe continu / coupé :

    - expression analytique de type a7p9 : l'entablement du toit cerne en continu le bâtiment, tandis que la colonnade est faite d'étapes qui sont complètement coupées par un vide les une des autres
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    - expression synthétique de type s12p9 : latéralement le toit montre une surface continue, tandis que de face il montre brutalement sa tranche, sous forme d'un fronton triangulaire
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    - expression synthétique de type s1p9 : chaque colonne dessine un long trajet vertical, coupé au niveau de son chapiteau
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    - expression analytique de type a16p9 : les colonnes dessinent des trajets continus coupés par un vide les uns des autres
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Le quatrième effet paradoxal : lié / indépendant


Les colonnes et leur entablement

petite  grande  Les colonnes se dressent parfaitement isolément l'une de l'autre, marquant chacune son indépendance par le vide qui l'isole des autres, et par le chapiteau qui souligne sa rencontre individuelle avec l'architrave. Cette architrave les attache toutes ensemble dans le même paquet, elle les relie solidement l'une à l'autre par leur tête.
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Dans le bâtiment de l'Erechthéion, voisin du Parthénon, les femmes caryatides expriment parfaitement cet effet : elles se dressent isolément l'une de l'autre dans l'espace, chacune entourée par le vide, mais par ailleurs elles sont parfaitement attachées l'une à l'autre par le dessus de leur tête. On ne peut percevoir leur indépendance sans percevoir en même temps le lien qui "pèse sur leur tête".

Il s'agit d'une expression synthétique de type s15p10 (dessins ci-dessus)
combinée avec une expression analytique de type a13p10 : les colonnes individuelles sont toutes liées ensemble par le toit qui recouvre l'ensemble du bâtiment
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L'allure d'ensemble

petite  grande  Les emmarchements horizontaux qui mènent au temple, les colonnes verticales qui se dressent, l'entablement horizontal qui ceinture l'ensemble, et le toit à deux pentes qui s'étale au dessus et déborde le tout, voilà quatre effets visuels parfaitement indépendants l'un de l'autre, qui parviennent pourtant parfaitement à se lier dans notre vision. Ils y parviennent en un effet de superposition et de coïncidence qui donne à l'ensemble une allure régulière et symétrique, alors que seul l'axe central du fronton est là pour souligner légèrement cette symétrie.
Il s'agit d'une expression analytique de type a15p10
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Autres effets

petite  grande  Autres expressions dans cette oeuvre du paradoxe lié / indépendant :

    - expression analytique de type a15p10 : le toit et son fronton forment un volume continu avec l'entablement qu'ils surmontent. Le retrait qui sépare l'entablement du toit, permet de les lire aussi comme formes indépendantes
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    - expression synthétique de type s11p10 : les colonnes que l'on voit se dresser isolément les unes des autres, se lisent aussi comme une colonnade d'ensemble, c'est-à-dire comme un groupe de colonnes semblables
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Pour comparaison : le ionique et le corinthien

Accès aux analyses sur l'art ionique et corinthien :
- l'Erechthéion
- le temple d'Athéna Niké
- un chapiteau ionique
- un chapiteau corinthien (qui relève de l'étape suivante)


Dernière mise à jour : le 1er février 2006

 
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