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fiche de synthèse : 2ème ligne, 3ème colonne
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L'idée :       (même texte de la première case de cette ligne)
 
Les 4 étapes de l'évolution du phénomène physique qui conduit à la naissance de la turbulence, du fait de l'augmentation progressive des différences de vitesses internes au fluide :
0
1
2
3
Le brassage incessant du fluide par le mouvement d'uniformisation brownien de ses molécules 
Ne parvenant plus à s'uniformiser de façon progressive, le fluide se tranche en couches laminaires aux vitesses différentes
Les couches laminaires en contact vont à des vitesses maintenant incompatibles : elles s'en accommodent par des interpénétrations locales répétées
L'interpénétration des couches laminaires se régularise et se généralise à grande échelle sous la forme d'un enroulement collectif en spirale
 
Le phénomène physique caractéristique de la 3ème étape de cette évolution :
Lorsque la différence de vitesses entre deux couches laminaires devient trop élevée, ces couches se cisaillent et se morcellent au contact l'une de l'autre. Ces morceaux sont l'occasion pour les deux parties trop hétérogènes du fluide de s'interpénétrer et de créer une zone tampon qui va à vitesse intermédiaire.
À ce stade le fluide n'a pas encore trouvé une façon continue de faire progresser en lui ses différences de vitesses et il procède par intermittences, par répétition d'interpénétrations locales. 
une illustration du caractère discontinu et morcelé de la zone frontière :
l'écoulement cisaillé derrière une voile de bateau trop bordée
[d'après photo d'Eric Twiname, extraite du "Nouveau Cours de navigation des Glénans" aux éditions du Seuil]
principe de l'interpénétration discontinue et répétifive : dès que deux régions du fluide en contact atteignent un écart de vitesse insoutenable, il se produit une cassure qui annule complètement ce différentiel et lui permet de recommencer à enfler. Le différentiel de vitesse recommence alors à s'accuser jusqu'au retour d'un nouveau point où il devient excessif : tout se brise à nouveau et le processus recommence et se répète de façon similaire
 
Le nom donné au paradoxe qui caractérise cette situation :   rassembler / séparer
Pourquoi ? : Dans une telle dynamique une partie d'une couche laminaire se sépare de la couche à laquelle elle appartient pour se rassembler, s'interpénétrer avec une partie d'une autre couche qui va en sens contraire ou qui va à une vitesse trop antagoniste de la sienne.
On peut envisager ce paradoxe d'une seconde manière : par ces interpénétrations répétées deux couches laminaires se rassemblent, mais ces rassemblements se produisent localement, donc en des lieux nécessairement écartés. Les rassemblements se produisent par conséquent séparément les uns des autres.
 
 
 
Dans certaines situations, le fonctionnement de la société humaine présente des analogies avec celui de ce phénomène physique. Cela peut se lire dans l'art, car les artistes se sont alors efforcé de mettre à nu les relations paradoxales qu'il implique entre chaque individu et le reste de sa société : chacun alors fait l'expérience de pénétrer dans une couche ou une classe sociale qui n'est pas la sienne (il se rassemble avec ceux qui en font déjà partie), et ressent à cette occasion l'effet de séparation que cela implique de quitter les siens. Inversement, il ressent aussi comment sa culture le garde rassemblé avec ceux de son ancienne classe, et il ressent la frontière persistante (la séparation) qui en résulte et qui l'empêche de parfaitement s'intégrer dans son nouveau milieu social.
 
Comment ce paradoxe  "rassembler / séparer" se manifeste dans les arts visuels et dans l'architecture :
Exemple d'expression analytique (ses 2 aspects incompatibles sont séparés dans notre perception) :
Exemple d'un dossier de chaise de Mackintosh : certains éléments provoquent des divisions de la forme, la sépare en diverses parties. Ainsi, dans le croquis de gauche, des reliefs verticaux séparent des bandes verticales, tandis qu'un changement de sens sépare la partie horizontale haute du reste  du dossier.
Mais par ailleurs (croquis de droite), des points forment un groupe très apparent. Ils se rassemblent ainsi dans note vision, alors qu'ils appartiennent à des surfaces que les divisions précédentes avaient séparées.
 
Exemple d'expression synthétique (ses 2 aspects incompatibles sont inséparables dans notre perception) :
Un élément provoque un effet de division et de séparation tellement systématique que cet effet unifie l'oeuvre, ce qui rassemble donc toutes ces divisions dans le même effet.
Ou bien un trait rassemble deux endroits en les faisant se rejoindre dans un sens, tout en provoquant simultanément un effet de séparation dans l'autre sens.
 

L'exemple caractéristique d'architecture à garder à l'esprit pour se souvenir du paradoxe "rassembler / séparer" :
Mackintosh -  la salle de réception pour la "Maison d'un Amateur d'Art" dont le principe systématique de division et subdivision en traits verticaux terminés par des boules, rassemble toute la pièce dans le même effet de fines divisions verticales terminées par des boules.
 
 

Comment ce paradoxe se manifeste dans la musique :
Exemple d'effet analytique (qui s'entend par l'évolution au fur et à mesure que le temps passe) :
Les différentes parties de la musique se rassemblent de façon répétée dans des impasses où elles se coincent. Cette résolution des conflits peut provoquer l'étouffement répété de la musique, ou bien au contraire se résoudre par des éclats répétés.

 
Exemple d'effet synthétique (qui s'entend à chaque instant) :
Un fil musical bien compact et bien continu rassemble toute la musique, tout en marquant continuellement de brusques changements de direction ou de vitesse qui séparent nettement des moments qui sont chacun repérables de façon bien distincte.
 

Pour davantage de développements sur ce fonctionnement paradoxal qui rassemble en séparant :
- dans les phénomènes physiques et dans l'évolution de la société occidentale
- en architecture (l'art nouveau 2ème type  - autour de 1900) :
        Mackintosh - la salle de réception pour la "Maison d'un Amateur d'Art"
        Mackintosh - une chaise
        Gaudi - la Sagrada Familia de Barcelone
        Olbrich - la porte d'entrée de la maison Glückert à Darmstadt
- en musique :
        dans le chant grégorien (jusque vers le Xème siècle)

Pour des exemples d'arts plastiques et d'architectures où ce paradoxe se combine avec d'autres :
avec 3 autres paradoxes associés à égalité, relativement bien séparés sur des formes distinctes (fonctionnement en point) :
- dans la Vénus de Lespugue (environ 21 000 ans avant JC), il est le 2ème paradoxe analysé
- dans des gravures sur roc du Val Camonica en Italie (environ 4 000 avant JC), il passe au 1er rang
avec 3 autres paradoxes associés à égalité, relativement mélangés sur les mêmes formes (fonctionnement en classement) :
- dans des gravures sur roc à Bohuslän en Scandinavie (environ 1 000 avant JC), il est encore au 1er rang
- dans le Parthénon d'Athènes en Grèce (5ème siècle avant JC), il est toujours au 1er rang
- dans l'architecture romane (environ de 1000 à 1150 après JC), il est le 4ème paradoxe analysé

dernière mise à jour de cette fiche : 26 septembre 1999

 

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